Une expérimentation pour restaurer des talus érodés en montagne
Étudier les fonctions des plantes pour mieux restaurer les écosystèmes
Pour s’aérer l’esprit en cette fin juillet qui est la saison phare pour les écologues : quelques nouvelles de la manip’ menée par la post-doc de VIVALP Taïna Lemoine et Thomas Souyris, son fidèle stagiaire.
Des parcelles ont été repiquées au Jardin du Lautaret et à INRAE de Grenoble en conditions contrôlées en pot, avec deux espèces de plantes utilisées dans la revégétalisation des talus (plantain lancéolé et anthyllide alpestre), pour tester la capacité de leurs racines respectives à stabiliser le sol suivant deux traitements :
- la moitié a été installée sur une pente inclinée à 35°
- l’autre moitié sur une placette témoin à plat
Des semences d’origines différentes ont été utilisées :
- Des semences issues de graines sauvages récoltées en prairie en Savoie
- Des semences collectées localement en Savoie, et reproduites en plaine sur trois générations (marque Végétal Local)
- Des semences certifiées non locales
Cette semaine, Taïna et Thomas ont sorti les plantes des 80 pots d’INRAE (les 80 pots témoins ayant été dévorés !) pour analyser leurs biomasses et racines. Au programme : les laver, trier, scanner puis les passer dans un logiciel de mesures de traits. Un long travail d’équipe en musique !
Cette expérimentation d’écologie fonctionnelle vise à étudier l’effet de la pente sur la variation des racines chez les herbacées.
L’objectif : comparer la réponse des racines et de la biomasse à la pente, entre les origines des semences d’une même espèce, afin de choisir des semences plus résilientes aux aléas causés par les changements climatiques à venir en montagne (érosion, sécheresse, …). Les résultats serviront à conseiller les acteurs (domaines skiables, gestionnaires des aires protégées, services techniques des collectivités) dans leurs pratiques de gestion des talus érodés.
Ces travaux se déroulent sur la commune de Villar-d’Arène. Ils ont été conçus par les chercheurs d’INRAE avec le soutien du Conservatoire botanique national alpin et de Phytosem. Cette expérimentation a été financée par le programme de recherche sur les Solutions fondées sur la Nature (SOLU-BIOD) dans le cadre du living lab VIVALP.
Mis à jour le 8 octobre 2025





