Le cadre conceptuel commun à l’ensemble des Zones Ateliers est celui du couplage entre les dynamiques sociétales et les dynamiques naturelles. Le concept de socio-écosystème (social-ecological system) est le concept fondateur des LTSER (Collins & al. 2011*).
L’enjeu est de travailler sur les circulations au sein d’un continuum : humain <-> société <-> environnement <-> nature.
Les outils conceptuels mobilisés pour travailler ces questions sont multiples :
services des socio-écosystèmes
écologie et métabolisme des territoires
trajectoires des socio-écosystèmes
gouvernance et mécanismes de prises de décision
Les inter-relations peuvent être examinées sur le temps court (dynamiques récentes) et sur le temps long (dynamiques plus anciennes reconstituées grâce à des archives (naturelles ou historiques)).
La ZAA a individualisé quatre grands types de SES sur lesquels elle mène des travaux de recherches :
les alpages ;
les lacs de montagne et les têtes de bassin versant ;
la haute montagne peu aménagée ;
les forêts de montagne.
Au-delà de l’étagement de ces systèmes le long de gradients environnementaux, il s’agit de considérer ces objets en tant que SES (reliés entre eux et à des SES plus vastes, dans les Alpes ou au-delà) et de placer les interactions entre le système biophysique et le système social au cœur des problématiques et des approches.
(*) Collins, S. L. & al. 2011. An Integrated Conceptual Framework for Long-Term Social-Ecological Research. Frontiers in Ecology and the Environment 9:351-357
Emblématiques des étages montagnards alpins, les alpages sont reconnus pour leur richesse écologique. Ils sont également supports d’une diversité d’activités humaines, pastorales en premier lieu mais aussi sportives et récréatives. Les alpages et leur biodiversité évoluent sous les influences combinées de ces activités, des projets de territoire dans lesquels ils s’inscrivent, des dynamiques régionales de certaines espèces comme le loup ainsi que de facteurs de changement plus macro, tels (…)
Les lacs et têtes de bassin versant de montagne sont des SES sensibles qui subissent des modifications accélérées de leur fonctionnement biophysique (artificialisation des milieux ; eutrophisation ; modifications des communautés végétales, planctoniques et/ou ichtyologiques ; changement des régimes hydrologiques et thermiques) sous l’effet combiné et entremêlé de forçages anthropiques globaux (changement climatique ; dépôts d’azote et de polluants atmosphériques ; espèces exotiques (…)
Marge terrestre située au-delà de l’espace pastoral, la haute montagne se caractérise par des altitudes élevées (> 2 500 m), une emprise, saisonnière ou pérenne, de l’eau sous sa phase solide (neige, glacier, permafrost), une prédominance minérale et la présence d’organismes vivants discrets et méconnus. Encore peu étudiée, elle fait face à un changement climatique plus marqué qu’ailleurs, avec des conséquences sur les écosystèmes locaux, parfois uniques, sensibles à ce changement, et les (…)
Les forêts de montagne couvrent plus de 50 % de la surface de la ZAA. Elles ont été façonnées par les variations climatiques et les activités humaines, avec des effets à court et à très long terme. La ZAA favorise les recherches qui visent à : replacer la dynamique récente des écosystèmes forestiers dans leurs dynamiques à long terme sur la base d’outils paléo-écologiques ; étudier l’impact des changements climatiques sur la résilience des SES forestiers et les modalités d’adaptation de (…)