La présence de végétaux pionniers sur les sols squelettiques et oligotrophes du front de retrait glaciaire suggèrent que d’autres sources de nutriments (N en particulier) participent à leur alimentation. Notre projet cherche à tester l’hypothèse que des apports atmosphériques de nitrate, détectables par multi-isotopie, peuvent être une source pour cette végétation. Ces apports peuvent être directs (captés par la végétation) ou indirects (absorbés par les racines). Des mesures de N, P et de C dans les eaux et le sol permettront d’avoir une indication sur les équilibres stœchiométriques en place et sur la contribution éventuelle des apports d’azote d’origine biologique (fixation, ammonification, nitrification). Une évaluation des activités et des abondances des microbes du sol permettra d’évaluer leurs rôles dans la nutrition N, P des végétaux et d’améliorer la compréhension globale du système. Un projet préliminaire initié par le PNE dans le cadre d’un programme ALCOTRA CclimatT a permis de faire ce travail d’observation sur le front du glacier blanc en 2019. Les résultats obtenus montrent la présence de nitrate d’origine atmosphérique dans les eaux et les sols de cette marge glaciaire et leur contribution au pool de nitrate du sol est d’autant plus importante que les sols sont jeunes. La présente demande de financement permettra d’initier le même travail d’observation sur le front du glacier noir. Un postdoctorant financé pendant 9 mois par un prix de l’Académie des Sciences obtenu par I. Bourgeois sur le traçage des nitrates atmosphérique sera dédié au projet.