La haute montagne peu aménagée
Marge terrestre située au-delà de l’espace pastoral, la haute montagne se caractérise par des altitudes élevées (> 2 500 m), une emprise, saisonnière ou pérenne, de l’eau sous sa phase solide (neige, glacier, permafrost), une prédominance minérale et la présence d’organismes vivants discrets et méconnus. Encore peu étudiée, elle fait face à un changement climatique plus marqué qu’ailleurs, avec des conséquences sur les écosystèmes locaux, parfois uniques, sensibles à ce changement, et les SES situés en aval. La haute montagne alpine est également le lieu d’activités humaines variées et en particulier d’usages récréatifs d’intensité variable selon les endroits et les saisons, qui ont des impacts économiques et environnementaux fondamentaux localement. Elle est ainsi le siège de dynamiques géomorphologiques, écologiques et sociétales spécifiques et de profonds et rapides changements (transformations rapides de la biosphère et de la cryosphère et, en conséquence, évolution des pratiques récréatives et sportives), dont l’étude requiert des approches scientifiques inter- et transdisciplinaires.
Dans le cadre conceptuel des SES, le programme Refuges Sentinelles constitue un pilier pour l’étude de la haute montagne au sein de la ZAA. Les refuges sont, en effet, des lieux de rencontres des communautés humaines pratiquant la haute montagne, et constituent des bases-arrières aux activités de recherche sur ce SES, dotées d’un fort potentiel pour les sciences participatives. Dans l’esprit de Refuges Sentinelles et de la ZAA, ces lieux pourraient devenir des sites privilégiés de production de connaissances et de médiation culturelle et scientifique, impliquant une expérience sensible de cet espace singulier et le travail en commun de scientifiques, gardien·nes, guides, alpinistes et autres pratiquant·es de ces milieux.
La ZAA soutient les recherches sur les dynamiques et trajectoires de ce SES, en privilégiant celles où des scientifiques étudient conjointement l’évolution :
- du système physique (glaciologues, géomorphologues…) ;
- des écosystèmes (naturalistes, écologues…) ;
- des systèmes sociaux (géographes, sociologues…) et ;
- des professionnel·les de la haute montagne.
Mis à jour le 19 avril 2022